Zina Champion, Infirmiere DE, ma rencontre avec l'hypnose

J’ai exploré plusieurs fonctions et services de soins durant mes 22 ans de carrière hospitalière:

TUC en Diététique, Agent de Service Hospitalier en Médecine Polyvalente, Infirmière en Psychiatrie, Gastro-entérologie, Chirurgie Orthopédique et ORL, Chirurgie Viscérale, Vasculaire, Stomatologie et Urologie, Maternité Gynécologie Obstétrique, Pool remplacement et  pour finir un poste au Centre Anti- douleur du Centre Hospitalier de la Dracénie.

La douleur, la peur, l’anxiété, le stress, la solitude, l’accompagnement en fin de vie…. A 18 ans, lorsque vous signez un contrat sans la moindre formation, vous êtes à milles lieux de vous imaginer ce que vous allez découvrir derrière chaque porte ! Comment aborder la souffrance de l’autre, lorsque la vie commence à peine ! Grace à ma formation d’infirmière, j’ai appris l’empathie, la relation d’aide, l’écoute et enfin je trouvais des réponses ou j’apprenais à respecter des silences. On ne s’endurcit pas dans ce métier, bien au contraire, plus les années passent, plus on trouve la juste distance avec l’autre. Une formation adaptée à chaque sujet sensible  se révèle être libératrice et  rend le soignant moins vulnérable. L’approche du patient face à sa propre fin de vie ainsi que celle de ses proches est également une prise en charge particulière à laquelle j’ai été formée.

Un autre sujet sensible et essentiel pour moi, la prise en charge de la douleur qui a été mon cheval de bataille depuis toujours et qui continu à être une de mes priorités aujourd’hui. En 1999, le CLUD (comité de lutte contre la douleur) voit le jour au CHD, ce comité est composé de différents acteurs de soins au service de la prise en charge de la douleur.  J’en suis devenue membre dès sa création et pour être plus efficace au sein de ses missions, j’ai suivie une formation dispensée par le Dr Amar de l’institut Paoli Calmette de Marseille! Puis j’ai obtenu un diplôme interuniversitaire sur la prise en charge  et la gestion de la douleur aigue post chirurgicale à la faculté de médecine de Montpellier-Nîmes.

Mon histoire personnelle m’a conduite à faire des rencontres enrichissantes tant sur le plan personnel que professionnel. J’ai appris notamment qu’« aider les autres  commençait par s’aider soi-même » décharger son propre sac à dos, comprendre sa propre histoire. J’ai découvert des techniques de soins différentes : l’hypnose, la PNL, la médecine chinoise, le shiatsu …, ainsi que la découverte de la psychanalyse auprès de Séverine Lacam psychologue  clinicienne. Le soin relationnel prend alors une autre dimension, mais demande plus de temps, ce qui m’a conduite à travailler de nuit.

Malgré tout, des questions persistaient : Comment fonctionnent ces techniques ? Est-ce une question de croyances ? Est ce que ces techniques fonctionnent  vraiment ? Peut-on prouver leur efficacité ? Peut-on les mettre en pratique dans un service de soins ?...Je me suis tout d’abord formée en toucher-massage grâce à l’approche de « Joël Savatofski » un outil essentiel que j’ai mis en pratique face à l’anxiété du soir et les troubles de l’endormissement.  Mais la relation au corps est différente selon l’histoire et la culture de chacun, donc inadaptée dans certains cas. Souvent, l’infirmière doit faire face au retard ou absence de prescription, car le fonctionnement assez complexe d’un service de soins  ne permet pas toujours de répondre au plus vite à une demande.

L’hypnose pouvait donc être une réponse adaptée. En m’intéressant au sujet, je me suis aperçue qu’il y avait plusieurs courants de formation à l’hypnose : des instituts membres de la Confédération Francophone d’Hypnose et Thérapie Brève (dont je suis membre) qui forment uniquement les médicaux et paramédicaux et  d’autres instituts formant des non professionnels de santé. J’ai choisi mon école avec le plus grand soin et je me suis formée en Hypnose Clinique et Ericksonienne à Institut Milton H. ERICKSON de NICE COTE D’AZUR, avec Francine Hélène SAMAK, puis dans ce même institut, je me suis  spécialisée dans l’Analgésie et l’Anesthésie auprès du docteur Jacqueline Payre de l’institut Milton H.ERICKSON de LYON. Dans cet institut, j’ai trouvé un enseignement méticuleux et rigoureux  de l’hypnose clinique et les réponses à mes questions. Francine Hélène Samak a su poser des fondations solides, un cadre sécurisant et le Dr Jacqueline Payre m’a appris de m’en évader en toute sécurité ! J’ai également rencontré d’autres hypnothérapeutes : Sylvia Grenard (IDE), Olivier Bennaroche(Dentiste), Laetizia Biancarelli (psychologue) qui ont contribué à améliorer mes techniques  et  à développer mon intuition. Les différents congrès nationaux de Nantes(2009) et Biarritz(2011), et internationaux de Rome(2010) d’hypnose et thérapies brèves ont enrichis mes connaissances sur les dernières avancées de l’hypnose médicale et thérapeutique. L’annulation de mon vol pour Nice lors du dernier congrès m’a conduite à faire une rencontre avec le Dr Nadine Memran  et le Dr Michèle Carlon, nous voilà embarqué à partager une voiture avec le Dr Olivier Bennaroche et moi même qui donnera quelques mois plus tard naissance à l’AAH (Académie Azuréenne d’Hypnose) dont je suis également membre.

Un autre versant  du métier d’infirmière est de former nos futurs collègues de travail, les IFSI de Fréjus et Draguignan m’ont permis de développer des compétences en matière d’enseignement, régulièrement sollicitée d’année en année pour former des futurs  aides-soignants et infirmiers à la prise en charge de la douleur, ou l’initiation à l’hypnose, ainsi qu’en temps que membre de jury lors de présentation de travail de fin d’étude infirmier.

Pendant ma pratique de l’hypnose au centre anti douleur de Draguignan, j’ai découvert l’acupuncture avec le Dr Rose-Marie Nandan et pour mieux comprendre le fonctionnement de cette technique, je décide de me former à l’école « lumen »d’Aix en Provence qui opte pour peu d’élèves, beaucoup de pratique, beaucoup de rigueur dans l’enseignement et la validation des connaissances. La  médecine énergétique chinoise apporte un complément de soin extraordinaire, enfin le patient est soigné selon un concept de globalité et non tronçonné en spécialités diverses et variées ! Cette médecine vieille de plusieurs milliers d’années  n’est pas fondée sur un système de croyances, mais sur un principe fondamental basé sur des circuits énergétiques qu’il faut rééquilibrer.  Cette mixité thérapeutique apporte une amélioration considérable notamment dans la prise en charge de la douleur. Je suis encore en cours de formation, mais déjà ma vision de l’hypnose devient plus énergétique !  

Ce qui reste inchangé dans ma pratique :

-    Le travail en partenariat avec d’autres acteurs de soins

-    La même rigueur dans le travail et le même code de déontologie, avec  le respect du secret professionnel et des valeurs de chacun enrichi de toutes ses années d’expérience.