L'historique de l'hypnose

L'hypnose depuis l'antiquité

hypnosL’hypnose baptisée ainsi  par James Braid voit aujourd’hui ce terme inapproprié car l’hypnose est au contraire un état de conscience modifiée bien différent du sommeil, même si au cours des séances  les yeux sont le plus souvent fermés.

L’hypnose est présente au sein des cultures les plus primitives de l’Antiquité et des temps modernes. On retrouve la trace de l’hypnose plusieurs centaines d’années avant Jésus Christ toute culture confondue, en Asie, en Inde, en Afrique  où méditation, auto contrôle, rituels plus ou moins spectaculaires rythmés par des danses, des chants répétitifs, des battements  de tambour, permettent d’observer le récit de transes hypnotiques.

Les prêtres, chamans,  sorciers et  druides l’utilisaient  dans un but de clairvoyance et de thérapeutique,  chez  les Indiens d’Amérique,  les chamanes invoquaient les esprits, procédaient à des rituels initiatiques ou des guérisons en  état de transe.

hypnose-historique1En Egypte antique avec les temples du sommeil, on retrouve des suggestions hypnotiques qui permettent la guérison de maladies, ainsi qu’en Grèce. Au moyen-âge, en Europe,  les maladies psychiques étaient considérées comme l’œuvre du diable et les prêtres exorcisaient les âmes « possédées », chassaient le « mal » grâce aux suggestions hypnotiques.

Saint Thomas d'Aquin écrivait :"Toute idée conçue dans l'âme est un ordre auquel obéit l'organisme. Ainsi, la représentation de l'esprit produit, dans le corps, la chaleur ou le froid, elle peut engendrer ou guérir la maladie".
L'hypnose restera longtemps,  une affaire de sorcellerie et  de magie, et gardera  une odeur sulfureuse. Cette situation durera jusqu'à la fin du XVIII siècle.

L’hypnose a traversé le temps et les civilisations de par le monde, Franz Anton Mesmer (1734-1815) médecin autrichien installé à Paris, élabore la théorie d'un fluide universel, il se bâtit une grande notoriété, en particulier avec des séances collectives de magnétisme  autour de son célèbre baquet et de toute une extravagante mise en scène qui suscitera bien des controverses mais auquel on prêtera cependant nombre de guérisons spectaculaires.

La pratique hypnotique va ainsi faire son retour et se doter d’une certaine scientificité dans son mémoire sur « le magnétisme animal ».  Poussé par ses médecins, le roi Louis XV réunit une commission médicale qui reconnaîtra les guérisons mais réfutera l'idée de magnétisme...

James-BraidJames Braid (1795-1860) chirurgien anglais découvre le magnétisme animal après avoir assisté à un spectacle et adopte rapidement cette technique, il essai de reproduire cet état de somnambulisme sur ses proches, il va leur demander de fixer un objet brillant à 30 cm devant leurs yeux et constate que ce processus va provoquer une fatigue oculaire et la fermeture des paupières, suivie d'un sommeil particulier. En 1843, il publie ses premières observations, Il acquiert la certitude que cet état n'est pas du à un magnétisme, mais plutôt à un sommeil artificiel qu’il va baptiser : "hypnotisme".

marquis-de-PuysegurLe marquis de Puységur (1751-1825)  disciple le plus connu de Mesmer, pendant son exercice militaire découvrira le magnétisme en soignant, avec succès, un jeune homme malade. Puységur sera le premier à  communiquer avec son sujet, c'est le début de la suggestion. Il explique que l’état somnambulique est marqué par la notion d’emprise que détient le magnétiseur. Cependant, pour que la guérison soit totale, il faut que le patient n’éprouve plus aucune dépendance à l’égard de son thérapeute.

Joseph Philippe François Deleuze (1753-1835) disciple de Puységur, va se pencher sur le lien affectif se développant entre magnétiseur et magnétisé.  Le praticien doit être entièrement dévoué à son patient, son attention complètement focalisée sur lui, son attitude obligatoirement bienveillante, même si le thérapeute s'impose une neutralité concernant les manifestations à l'œuvre. Ce que ressent réellement le thérapeute n'est pas discuté et seul l'aspect positif de la relation transférentielle est évoqué.

 

hypnose-historique2L'abbé Faria (1755-1819) élève de Mesmer, prêtre et professeur de philosophie, s’installe en 1813 à Paris comme magnétiseur, il est le premier à découvrir l'hypnose. Le somnambulisme est pour lui un état de  « sommeil lucide » qui ne dépend pas du magnétiseur mais du patient lui-même. Il est le précurseur de l'utilisation de la suggestion et il magnétise ses sujets en leur ordonnant brusquement de dormir.

Magie ou médecine, un peu partout, des chirurgiens commencent à utiliser ces techniques pour anesthésier leurs patients...

Le chirurgien Azam introduira en 1859 en France l’hypnose comme  méthode d’anesthésie dans les blocs chirurgicaux, avant que ne soit faite plus tard la découverte du chloroforme.